Les vogues dans les années 1900.
Dans ces mémoires Ed. Dayot raconte les vogues.
"Il n'y avait pas en ce temps là d'orchestre à grand frais.Cinq jeunes gens sur dix savaient jouer ou de l'accordéon diatonique ou du violon ou même de la musique à bouche et quand l'un d'eux était fatigué l'autre jouait un moment et tout le monde s'en contentait. Les meilleurs musiciens avaient droit de temps en temps à un verre de boisson et c'était tout ce que coûtait l'orchestre. Il se faisait une consommation folle de caramels, de papillotes et de maspins. Certains avaient la réputation de gagner souvent, si bien qu'ils ne savaient plus quoi faire des paquets. D'autres dépensaient des sommes folles pour parvenir à emporter à la maison quelques caramels de la vogue.
Je me rappelle les premières années de mon enfance, c'était un événement ce jour de vogue et une vraie fête de famille. A Chéron, le lundi de la St. Jacques, toutes les familles avaient leurs invités et la maison qui tenait bistro faisait des affaires. C'était souvent chez Liaude , où il y avait un jeu de quilles devant la maison." (actuellement maison de Mr. De Feydeau) Je dois parler aussi de la vogue de Montferrond à la St. Pierre qui avait lieu le dernier dimanche de juin et que nous attendions avec impatience.Chaque année quand le temps le permettait elle réunissait là-haut toutes les familles et de nombreux amis de toutes les communes et beaucoup de St. Roch. On dansait dans une grange et la nôtre a été souvent utilisée à cet effet. C'était souvent aussi chez nous que se tenait le bistro."
Le ruisseau de Chéron.
Chéron est traversé par un ruisseau dit "Nant de Chéron", lequel prend sa source quelques centaines de métres plus haut, rejoint en dessus de Chéron par le ruisseau de la Combe. Depuis 1980, une partie de l'eau est captée pour alimenter un réservoir de 200m3., afin d'approvisionner en eau potable une dizaine de hameaux de Magland. Le Nant de Chéron coule dans la "Creuse du Marin." Une creuse est un couloir de 4 à 5 métres de larg et de profondeur, formé par les avalanches de neige, les coulées de terre ou de roches lorsque la montagne se purge. "Marin" expression savoyarde pour dire une grande quantité, on suppose que dans ce couloir devait descendre une grande quantité de neige, c'est également le nom donné aux matériaux charriés lors des coulées de roches ou de terre. Il n'était pas rare, jusque dans les années 1930, de voir les avalanches descendre depuis la Pointe d'Areu et s'arrêter plus bas que les villages du Carre. On utilisait les creuses en hiver, pour glisser, sur la neige et l'eau gelée, les arbres coupés à l' automne. La dernière grosse purge de roches date du 18 juillet 1992, des blocs de plusieurs tonnes sont descendus jusqu'à Chéron obtruant la creuse au niveau du village et coupant la route de Montferrond. Depuis la commune a fait éxécuter des bassins de rétention de matériaux, un de quelques centaines de métres cubes dessus le chemin rural de Montferrond et un petit à Chéron.
