CHERON  ET  L' INDUSTRIE.

 

    En 1896, Dayot Alfred Maurice (petit-fils de Jean Maurice, 1er professeur de l'école d'horlogerie) construit un bâtiment où la famille vit au rez de chaussée, l'étage est réservé à la fabrication horlogère. Il bâtit également un réservoir de 80 m3, environ 100 mètres plus haut en dénivelé et grâce à une conduite de 80m/m en fonte, l'eau  doit actionner une turbine qui produit l'énergie nécessaire pour faire tourner un axe, lequel grâce au système de renvoi (poulies et courroies) permet le travail de plusieurs machines. Mais face à un problème d'opposition pour le passage de la canalisation sur une proprièté, c'est un moteur à essence qui produira la force nécessaire jusqu'en 1906.

Les pierres utilisées pour les fondations et les murs sont récupérées sur place, laissées là, lors d'un éboulement de rochers provenant  de la Pointe d'Areu quelques années auparavant.

Dans ses mémoires Edouard Dayot raconte.  " Le grand atelier a été construit en 1896, j'avais 3 ans, je me rappelle très bien. La route ne venait que sur Cretton et tout a été porté à dos depuis là, sable, chaux, planches, tuiles etc.....C'est dire que c'était continuellement des corvées et du tracas.........A l' automne 1906, nous avons après bien des démarches, pu arriver à faire l'acquisition de tuyaux en fonte pour l'installation de la force.....Les tuyaux ont été livrés à l'automne et ont été amenés à Chéron presque tout en corvée par les charretiers de la commune........On a donc placé ces tuyaux. Il était tombé de la neige, aussi ils n'ont pas pu être recouverts avant les froids et comme nous étions obligés de laisser couler le moins d'eau possible le soir pour en avoir suffisament le lendemain pour travailler, le gel nous les a pris en plusieurs fois, et nous avons dû passer des nuits entières à faire du feu pour dégeler. Quelles misères......."

Le chemin à char reliant la Moranche à la Plaigne sera construit en 1904, ne désservant que le bas du village de Chéron.

   Au retour de la guerre de 1914-18, le fils de Alfred, Louis Edouard prend la suite de la fabrication de pièces d'hologerie, et va diversifier le travail, en confectionnant des briquets, des allumes gaz, des sabots,etc.....Puis en 1920, le décolletage est l'occupation principale, avec les premiers tours à barre, puis à cames, l'emploi de quelques ouvriers est nécessaire.Les hivers, par grand froid, il faut fouler la neige pour aller dégeler l'eau prise par la glace à la sortie du réservoir.

En 1923, la première machine automatique, une Béchler de 7 arrive à Chéron, aussitôt réglée pour une série de 100 000 pièces.  Le transporteur, MR PERROLLAZ Françis, effectue les livraisons à l'aide d'un char tiré par un cheval. Les barres de métal sont déposées près de la chapelle car il n'y a qu'un sentier pour accéder au sommet du village de Chéron.

 L'arrivée de l'électricité en 1925 permettra l' investissement dans d'autres machines.

En 1937, Ed. Dayot décide de descendre dans la vallée où il construit une usine plus grande, puis en 1945 son fils Jean reprend l'affaire, la faisant pospérer puisque dans les années 1975, on comptera plus d'une centaine d'employés. Après divers regroupements depuis les années 1990, l'entreprise perdure toujours sous deux structures différentes et indépendantes, la SA  DAMSO et la SARL  DAYOT Frédéric.

Dans l'atelier de Chéron, un ancien employé, Cordier Lucien travaille pendant quelques années à son compte, et part s'installer dans une usine plus grande à Cluses en 1945. Un autre employé, Perrollaz François et sa famille vont prendre la suite, et dans les années 1950, les enfants de Perrollaz Fr. partent continuer leurs activités du côté d'Annemasse. Cordier Gilbert, dont l'entreprise est actuellement à Magland (le Vély) a fait également ses débuts à Chéron.

C'est ainsi que le développement économique et industriel de la vallée de l'Arve est aussi passé par Chéron.

Allumes gaz, briquet et semelles de sabot.

 



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